Vous en entendez de plus en plus parler mais vous ne savez pas à quoi elle correspond. Elle, c’est la médecine intégrative. Elle propose une vision de la santé englobant une personne dans son entièreté. Ses points communs avec la naturopathie sont nombreux. Dans ce nouvel article, nous vous proposons de répondre précisément à la question qu’est-ce que la médecine intégrative ? Découvrons sans plus attendre cette vision qui place véritablement le patient au centre de l’attention de tous.

Qu’est-ce que la médecine intégrative ? | Définition et histoire

Commençons par un bref historique. Le terme « médecine intégrative » correspond à l’utilisation simultanée de la médecine conventionnelle, dite allopathique et des médecines non conventionnelles pour suivre un patient. Son apparition remonte aux années 1990 aux États-Unis, puis au Canada. 

Des médecins sont à l’origine de ce concept : les docteurs David Eisenberg et Andrew Weil. Ils avaient alors à cœur d’engager une rupture avec le mouvement médical de la fin du XX ème siècle. Des progrès extraordinaires ont été réalisés mais petit à petit, l’hyperspécialisation a vu s’installer une déshumanisation du parcours de soin pour les patients.

Eisenberg et Weil souhaitaient mettre la relation entre les praticiens et les patients au cœur du suivi. Aux États-Unis, des centres hospitaliers comme le Duke Center for Integrative Medecine ont émergé, avec des cliniques visant à réduire le stress, sous l’égide du pionnier en la matière, Jon Kabat-Zinn. Notez également que plus de quarante instituts universitaires de médecine intégrative ont été créés en Amérique du Nord, parmi lesquels la Harvard Médical School.

Plus près de nous, en Europe, les précurseurs sont le centre ressource d’Aix-en-Provence, le docteur David Servan-Schreiber, ou encore le docteur Thierry Janssen.

 

Quelle est la philosophie de la médecine intégrative ?

La médecine intégrative, comme nous l’avons vu, prend en compte l’individu dans sa totalité. En effet, elle tient compte des plans physiques, psycho-émotionnels, énergétiques mais aussi de l’environnement de la personne, son mode de vie. Elle focalise son attention sur la relation entre le patient et le praticien, quel qu’il soit, qui sont deux partenaires dans le parcours de soin et le processus de guérison. Le patient est responsable de sa santé et le praticien l’accompagne avec bienveillance, sans jugement.

La force de la médecine intégrative réside dans le fait qu’elle ne rejette pas la médecine conventionnelle et prend du recul sur les thérapies comportementales. Elle est neutre et porte un regard critique sur les deux dimensions. De plus, elle met au cœur de sa démarche la prévention.

Si la médecine conventionnelle a énormément progressé et permet aujourd’hui de gérer énormément de personnes dans l’urgence, elle montre ses limite face aux maladies chroniques qui sont la première cause de mortalité à l’heure actuelle. Les patients sont de plus en plus nombreux, les médecins de moins en moins disponibles et les consultations de plus en plus courtes. Les protocoles sont standardisés, ne répondant pas toujours aux besoins spécifiques des patients. 

La médecine intégrative prend en compte l’évolution des modes de vie, que ce soit l’alimentation industrielle ultra-transformée qui semble devenue une norme, le manque d’activité physique. Sans parler du stress, véritable maladie du siècle, dans une société où la performance est plus importante que les humains. 

La médecine intégrative s’adapte ainsi à chaque patient, avec une prise en charge multidisciplinaire, des soins personnalisés prodigués au bon moment.

 

Qu’est-ce que la médecine intégrative apporte de plus ? 

Avec l’approche de la médecine intégrative, les équipes sont formées en médecine conventionnelle et en thérapies complémentaires. Les choix du patient sont pris en compte et respectés. Celui-ci se voit proposer conjointement, selon ses besoins, de la radiothérapie, de la chirurgie, de la chimiothérapie conjointement à de l’homéopathie, de l’acupuncture, du yoga, de la phytothérapie, de la méditation, sans oublier les fondamentaux de nutrition, éventuellement des compléments alimentaires. Cela permet ainsi de proposer l’offre de soin la plus adaptée au patient, de l’annonce de sa maladie à l’après. Elle agit également en prévention.

Le gros atout de la démarche intégrative est qu’elle tient compte du fait que les maladies chroniques naissent de déséquilibres aux niveaux physiologique, biologique et psycho-émotionnel. L’état du patient est évalué sur les plans physiologique, neuropsychologique, immunitaire, génétique, nutritionnel et micronutritionnel.

En France, la méthodologie intégrative attire de plus en plus l’intérêt, notamment pour prendre en charge les patients atteints de cancer. Il s’agit d’oncologie intégrative. Faisons le souhait que cela se développe de plus en plus dans les prochaines années.

 

Vers une évolution du modèle de soin

Il ne s’agit pas de dénigrer la médecine conventionnelle mais force est de constater que l’utilisation des médicaments à long terme montre de plus en plus ses limites dans les différents traitements. Nous ne sommes pas en mesure de prévoir les effets des médicaments au-delà de trois molécules sur l’organisme. Combien de personnes dans le monde prennent des listes interminables de médicaments et en subissent les effets iatrogènes ? Ils soignent une pathologie mais en font émerger une autre. 

Il est important de bien prendre en compte que la physiologie de l’organisme est en constant mouvement et les médicaments ne peuvent pas toujours s’y adapter. On ne peut pas non plus toujours proposer des opérations chirurgicales. Gageons que les praticiens de la médecine conventionnelle et les thérapies non conventionnelles sauront faire évoluer notre modèle de soin conjointement, en pensant au bien-être des patients, sans pour autant détruire ce qui a été fait jusque là. Il est aujourd’hui urgent de passer à l’action étant donné la croissance des maladies chroniques et le vieillissement de la population.

Vous vous posiez la question Qu’est-ce que la médecine intégrative. Nous espérons que la lecture de cet article vous a permis de cerner cette approche ô combien intéressante pour la prise en charge des patients, aussi bien à titre préventif que curatif. N’hésitez pas à vous renseigner autour de vous pour connaître les praticiens ouverts à cette vision. La philosophie de la naturopathie se situe en plein cœur de cette approche. Elles ont de nombreux points communs. Dans tous les cas, il faut bien avoir conscience que la responsabilisation du patient est primordiale. Seul lui peut véritablement les rênes de sa santé, par ses différents choix dans son hygiène de vie.